lundi 5 mars 2012

Edouard Jean Niermans

Non ce n’est pas un joueur d’échecs, mais un très célèbre architecte et décorateur de la belle époque.
Il s’est occupé de l’aménagement d’un grand nombre de lieux dans Paris.
Le Palace « Le Negresco » à Nice est son œuvre (image ci-dessous). 


De nombreux restaurants dans Paris décorés par ses soins sont maintenant classés au patrimoine national.
Parmi ces cafés / restaurants il y avait le café de la Régence…


Cité de l’architecture et du patrimoine se trouve un document au format pdf au sujet d' Edouard Jean Niermans (1859 – 1928).
Mais depuis que j’ai découvert cette biographie il semble que le document ne soit plus en ligne.

(Edouard Jean Niermans)

Voici quelques exemples caractéristiques du style de Niermans.

 (Angelina - salon de thé parisien)

 (Brasserie Mollard - Paris)

On apprend donc en page 6 de la brochure sur Niermans qu’il est l’architecte qui a travaillé sur l’aménagement du Café de la Régence vers 1895 – 1902. 


Hélas sans plus de précision, car à ma connaissance (et suivant la revue « La Stratégie ») les grands travaux dans le Café de la Régence durant cette période datent de l’été 1892 et de l’été 1903... Je penche donc pour 1892 pour les travaux de Niermans.

Mais ceci me sert dans transition pour la suite…
Au sujet des travaux de 1892 sur lesquels je vais revenir, j’ai commis une erreur en attribuant intuitivement à tort (article corrigé) le projet de décoration du petit salon des échecs du Café de la Régence à son propriétaire Claude Vielle en 1855.
Cet article de la Stratégie montre clairement qu'il s'agit de Kieffer propriétaire en 1892.

Après être passé d’un éclairage avec les quinquets,  puis au gaz, voici l’électricité au Café de la Régence !

Voici l’extrait de la stratégie de septembre 1892.

« Voilà bientôt deux siècles que le Café de la Régence est sans interruption le rendez-vous officiel et attitré des amateurs d’échecs de Paris. Bien d’autres établissements, dans d’autres genres, ont eu des moments de faveur publique plus ou moins prolongés, Café Procope…Brebant… mais à la longue l’oubli est venu.
Le Café de la Régence n’a jamais perdu sa vogue ; la persistance de sa renommée à travers les générations est un fait unique dans l’histoire parisienne.

Il faut reconnaître que le mérite principal de ce long succès est dû à une heureuse succession de propriétaires, lesquels se sont attachés, quelques fois par de très grands sacrifices pécuniaires, à satisfaire la clientèle exigeante des amateurs d’échecs.

Le propriétaire actuel M.Kieffer, n’a pas voulu rester en arrière de ses devanciers, il vient de profiter des vacances d’été pour faire de grandes améliorations. Elles sont si importantes que nous pouvons les considérer comme la « régénération » du Café de la Régence.

D’abord le gaz, cet affreux gaz, tant acclamé quand il a remplacé les fameux quinquets, vient à son tour de céder la place à la lumière électrique. Le choix des lampes du nouvel éclairage a été très heureux, la lumière bien plus intense que celle du gaz est cependant assez pondérée pour ne pas fatiguer la vue. Ensuite toutes les peintures, toutes les tentures ont été entièrement remises à neuf ; non pas dans le goût du jour, tons sombres, surchargés de lourds et riches ornements, mais dans le genre Régence, fond blanc mat, avec filet or, et cela donne aux salons du vieux Temple de Echecs un incontestable cachet aristocratique.
Le petit salon, notamment, est une merveille : sur les panneaux, autour de la salle et entre les glaces, sont peintes les pièces d’échecs, au milieu de légers attributs artistiques, et dans les cartouches, tout autour, sont inscrits les noms des principaux maîtres français et étrangers dont la réputation a été consacrée par la postérité. Le plafond représente un échiquier en deux couleurs distinctes. »
 (Le petit salon des Echecs du Café de la Régence - date inconnue)

Onze ans après, en 1903, M.Kieffer cède le Café de la Régence à Lucien Lévy le nouveau propriétaire. Ce dernier procède à des travaux d’aménagement.

La stratégie décrit le résultat des travaux dans son numéro d’octobre 1903.

« Le Café de la Régence a fait sa réouverture le 6 octobre dans un cadre merveilleux. Le caractère de la décoration blanc et or, style Louis XVI, a été conservé mais avec les aménagements d’une élégance appropriée qui ornent les salons, le vieux Temple des Echecs a un aspect gai et bien français.
Au point de vue « restaurant » la transformation est complète ; les nouveaux propriétaires ont certainement le désir de se placer au premier rang des établissements parisiens.

Nous avons le plaisir de constater que les Echecs, qui depuis bientôt deux siècles ont rendu universelle la réputation du Café de la Régence, n’ont pas été oubliés ; une partie de l’ancienne salle de billard leur est réservée. Espérons qu’avec une si brillante installation, une nouvelle ère de prospérité s’ouvrira pour eux et pour le Café de la Régence (…) 

Pour inaugurer le salon des Echecs du Café de la Régence, l’Union Amicale a fait donner une séance de parties simultanées par M. Taubenhaus, dimanche soir 11 octobre. Le célèbre professeur a joué 22 parties et, en moins de 3 heures, il a obtenu le résultat de 15 gagnées, 2 nulles et 5 perdues contre MM. Delaire, d’Hersignerie, Humbert, Joubert et du Manoir. (…)

L’Union Amicale est en pleine prospérité, elle compte actuellement plus de cent adhérents »

Enfin en 1910 le lieu s’agrandit. Le Café de la Régence est un lieu très à la mode dans Paris.
Cahier de l’Echiquier Français, n°33 - 1925

« La régence et la brasserie mitoyenne du Sport furent réunis en 1910 et forment maintenant un vaste établissement pourvu de tout le « confort moderne », mais d’où s’est enfuie la majorité des joueurs qui comprennent le confort d’une façon moins moderne ».

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