samedi 7 novembre 2015

Chapitre 13 – 1844 à 1849 La fin de la Monarchie de Juillet

русский перевод

Contenu du chapitre 13

Les membres du Cercle des Échecs de la Régence par Alphonse Delannoy – Un manuel d’échecs signé Claude Vielle, propriétaire du Café de la Régence – Kieseritzky s’affirme comme le plus fort joueur de la Régence – Les échecs en vogue à Paris – 50 parties jouées au Cercle des Échecs et au Café de la Régence – Les inventions de Kieseritzky – Aménagements de la Régence – Le Roi Louis-Philippe et les échecs – Décès de Deschapelles – La Révolution de février 1848 – Saint-Amant sauve les Tuileries – Le choléra ravage Paris – Match historique entre le Café de la Régence et le Cercle des échecs de la Régence

Février 1848. Les combats font rage sur la Place du Palais-Royal.
Une barricade se trouve à l'angle de la Place et de la rue Saint-Honoré.
Sur cette gravure vous pouvez voir :
Au centre de la gravure, d'où partent des coups de feu, le Château-d'Eau, défendu par l'armée, et qui sera totalement détruit par la population.
Le grand bâtiment sur la droite, et qui surplombe le Château-d'Eau, est celui où Saint-Amant possède son magasin de vins, rue Saint-Thomas du Louvre.
Et sur la droite, vous apercevez le nom "Café de la Régence".

Louis-Philippe, Roi des Français, avait quelques liens avec le jeu d'échecs et les joueurs de la Régence.
Ses enfants recevaient quelques années auparavant des leçons d'échecs de Jacques François Mouret (Paris, 22/08/1787 - Paris, 09/05/1837), ancien animateur de l'automate Turc joueur d'échecs.
Un de ses espions n'est autre que le plus grand joueur d'échecs du début du XIXe siècle en la personne de Deschapelles (qui décède à Paris le 27 octobre 1847 après une longue agonie).
Ce même Deschapelles qui fournit la table du Roi avec ses melons, les meilleurs de Paris.
Enfin, Saint-Amant, directeur du Palamède rend visite en 1847 au Roi qui est abonné à sa revue.
Il faut dire que le Palais des Tuileries est à proximité de son magasin de vente de vins de Bordeaux.

Voici un texte publié dans Le Palamède en mars 1847.

« Le directeur du Palamède  se trouvant commander le poste du Drapeau de la garde nationale  au palais des Tuileries, a fait prier le roi de lui accorder quelques instants d’entretien, pour lui présenter le dixième volume du Palamède, dont il est l’abonné depuis la fondation. Sa Majesté a souscrit à ce désir avec une grâce parfaite, l’accompagnant des paroles suivantes :

« J’ai beaucoup aimé le jeu des Échecs ; mais je n’ai plus de temps à lui accorder. Je n’en vois pas moins avec plaisir celui qui jouit aujourd’hui d’une si haute réputation dans un jeu moral et qui honore l’intelligence. Vous avez raison de le dire : tous les empiètements de ce noble délassement sur les autres jeux, surtout sur les jeux de hasard, sont des conquêtes dont il est permis de s’enorgueillir ».

Et, reprenant ensuite en anglais : « Vous allez retourner prochainement en Angleterre, et vous trouver dans ces chess-meetings, si remarquablement composés. Je vous en fais mon compliment et vous félicite du développement que vous avez su donner au côté sérieux de la question, celui de rapports affectueux et bienveillants avec l’étranger ».

Et après avoir bien voulu nous permettre de lui répondre aussi en anglais, quoique nous parlions également cette langue moins bien que Louis-Philippe, le roi a ajouté en français :
« Monsieur Saint-Amant, croyez que j’apprécie les bons sentiments que vous m’offrez en votre nom, comme en celui de la compagnie que vous commandez. Je les recevrai toujours avec plaisir ».

Le roi parait jouir d’une santé parfaite, et tant qu’a duré cet entretien, seul à seul avec Sa Majesté, tout respirait dans sa voix et sa physionomie, la bonté et le contentement. Il est impossible, sans l’avoir éprouvé soi-même, de se faire une juste idée de tant de simplicité et de royale bienveillance.

En août 1830 nous étions au nombre des délégués des départements qui félicitèrent Louis-Philippe sur son avènement constitutionnel au trône. Depuis, nous ne lui avions rendu que des devoirs officiels. Cette fois-ci nous avons saisi l’occasion d’exprimer personnellement nos sentiments au chef de l’état ; les Échecs, et non la politique, en ont fait tous les frais.  »




Nous retrouvons Saint-Amant fin février 1848 lors de la Révolution qui chasse Louis-Philippe et qui va aboutir à la deuxième République.
Saint-Amant est officier de la Garde Nationale et le gouvernement provisoire lui confie la mission d'aller sauver les Tuileries du pillage.

1 commentaire:

  1. « J’ai beaucoup aimé le jeu des Échecs ; mais je n’ai plus de temps à lui accorder. Je n’en vois pas moins avec plaisir celui qui jouit aujourd’hui d’une si haute réputation dans un jeu moral et qui honore l’intelligence. Vous avez raison de le dire : tous les empiètements de ce noble délassement sur les autres jeux, surtout sur les jeux de hasard, sont des conquêtes dont il est permis de s’enorgueillir ».
    Les jeux intellectuels ne peuvent pas être à la mode pendant les révolutions... Révolution toujours détruit ceux qui sont différents du peuple et tout recommence prèsque du zéro.

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